L'illusion et la réalité quotidienne dans les ‘Contes cruels’ de Philippe-Auguste de Villiers de l'Isle-Adam

Abstract

Les ‘Contes cruels’, le volume de vingt-huit contes qui, selon Alan Raitt, représente « le recueil de contes le plus remarquable de tout le XIXe siècle » constituaient pour Villiers, une subtile artillerie qui s'attaque au bastion bourgeois. Ainsi, à travers des phénomènes tout autant imaginaires que réels, des expériences de la limite et de la transgression, il parvient à exprimer son aversion pour l’idéal bourgeois de son époque. La création du recueil des ‘Contes cruels’ avait immédiatement un effet positif sur la réputation de Villiers de l'Isle Villiers de l'Isle-Adam, suscitant l'admiration de certains de ses contemporains, tels que Joris-Karl Huysmans et de son plus grand ami Stéphane Mallarmé qui l'a décrit comme une œuvre exceptionnelle: A toute heure, je [Stéphane Mallarmé] l’Isles Contes, depuis bien des jours; j'ai bu le philtre goutte à goutte. [ ... ] Ce livre, si poignant parce qu'on songe qu'il représente le sacrifice d'une vie à toutes les Noblesses, vaut bien, va (et ce n'est pas une évaluation médiocre), tant de tristesses, la solitude, les déboires, et les maux pour toi inventes. Tu as mis en cette œuvre une somme de Beauté extraordinaire. La langue vraiment d'un dieu partout! Plusieurs de tes nouvelles sont d'une poésie inouie et que personne n’atteindra : toutes, etonnantes.